Voyages pêche

Le Taïmen à la mouche.

7 octobre 2001

 

J’ai pour habitude d’organiser mes voyages pêches à l’étranger, seul ou avec des amis, mais pour parcourir un pays comme la Mongolie, en septembre dernier, j’avais décidé d’en confier l’organisation à PIAM et l’équipe de PAC. Avec mes compagnons, Patrick Ardiller et Francis Dubuisson du Club Sportif Mouche Dordogne ainsi que Patrice Eldoyen de l’AAPPMA Nivelle, nous n’avons pas été déçus. Une organisation sans faille, un pays magnifique et des hôtes adorables, nous ont permis de profiter d’un séjour sous la yourte qui restera un souvenir impérissable.

Et la pêche….. ?

Le taïmen (huchon asiatique) à la mouche serait-il un mythe ?

D’après certains témoignages, l’affaire se présentait sous un mauvais angle. Même PIAM qui avait pourtant eu l’occasion d’en faire une « bonne poignée » nous conseilla (sans doute par prudence) d’emmener un ou deux lancers.  » On ne sait jamais ?  » – avait-il dit – « Je ne peux rien affirmer ! Il y a beaucoup à découvrir sur ce sacré poisson. Les rivières sont larges et ce n’est pas toujours facile de localiser les bons postes.  »

Au risque de paraître rigoriste, j’affirme qu’il faut être fou d’aller dans un coin comme ça et de pêcher autrement qu’au leurre fouetté.

Bien sûr, il y a eu le temps d’adaptation. J’ai peigné la rivière Tchuluut, comme un fou, pendant la première journée et la moitié de la seconde, à l’aide d’une quatorze pieds et une soie rio 200, avec comme unique résultat le fait d’avoir émoussé mes pointes d’hameçons sur la plupart des roches immergées de se splendide cours d’eau. Heureusement, quelques belles Brachymystax lenok (truites à lèvres molles) me sauvèrent de la bredouille mais de huchon point.

peche � la mouche du taimen en mongolieAlors qu’un sentiment de doute plus lourd que du plomb commençait à coller au feutre de mes waders, tandis que je baignais au milieu d’un immense pool, l’eau jusqu’à la ceinture, j’allongeais le plus de soie possible et me mis à stripper à fond en plein travers presque en désespoir de cause. C’est comme cela que je pris mes deux premiers taïmens, coup sur coup. Ce n’étaient pas des monstres mais ils m’amenèrent, en même temps, le sourire et une confiance toute nouvelle qui n’allait plus me quitter.
Le lendemain je m’équipais de ma fidèle powell 9’6 pour soie 9 /10 conseillée par mon copain Stéphane Warnier quelques années auparavant pour affronter les steelheads de Colombie Britannique, d’une soie WF9F, d’un bas de ligne saumon plongeant plus un beau streamer à brochet. Il s’agissait alors de choisir un grand pool avec un courant régulier, double traction, posé du streamer près de la rive opposée, mending aval et strips pour accélérer la nage de l’artificielle dont il est facile de suivre l’évolution sous dix à vingt centimètres de la surface.

C’est alors qu’une torpille surgit et… manqua la mouche, une nouvelle charge et le leurre fût à nouveau manqué par le taïmen qui, emporté par son élan, jaillit entièrement hors de l’eau. La troisième attaque sera la bonne. Une autre fois, après avoir lancé à presque toucher la falaise, je regardais scintiller mon streamer argenté, quand après deux légères tirées, il disparut dans une gueule énorme le tout suivit d’un remous impressionnant. Le rude combat fût ponctué par trois superbes sauts d’une splendide bête qui accusera les 114 cm à la toise.

J’ai touché trente et un de ces poissons au cours de mon séjour avec notamment deux autres superbes pièces de 111 et 117 cm. Francis a eu la palme avec un 119 cm et notre ami Patrice, lors des journées les plus chaudes, les fit monter sur du bucktail jaune carrément en surface dans des courants assez puissants. De cette façon, il réalisa, dans la même journée, le score honorable de sept hucho taîmens dont un de 113 cm.

Les pêches de surfaces avec des souris et autres rongeurs n’ont pas donné les résultats escomptés, peut être avec plus de temps… ? Nous en avons fait quelques petits en sèche (imitations de souris) mais ce furent des truites de deux à quatre livres qui le plus souvent se laissèrent leurrer. Des bombers volumineux posés au ras des berges se révélèrent de redoutables pièges à lenoks. Patrick s’étant spécialisé dans ce genre de traque, a fait des cartons. Je ne m’étendrai pas sur les corrections infligées aux ombres. La capture d’une centaine de thymalus dans la journée va nous rendre nostalgique devant notre chère Dordogne.

La Mongolie vous tente ? N’hésitez pas, prenez vos cannes à mouche et vilipendez les méchants qui prétendent gracier leurs prises après leur avoir extirpé les triples monstrueux d’un rapala magnum.

Didier Rodriguez.

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