Voyages pêche

Reportage Nouvelle-Zélande : 3 mois d’aventure totale.

16 mars 2015

Les photos et vidéos des paysages et des truites de Nouvelle-Zélande vous font rêver.

Vous pensez que ce rêve est inaccessible ? Lisez le récit de l’Aventure de Luc (éphémère21) et vous changerez d’avis. Et pour finir de vous « en mettre plein les yeux », regardez en boucle sa vidéo à la fin de l’article …

Merci à Luc pour le partage.

Bon voyage,

On continue d’en parler dans le forum Voyages.

Patrick

 

Commençons par une brève présentation. Je m’appelle Luc Malbois, j’habite en Suisse et j’ai 19 ans. Je suis laborantin en biologie.

Depuis petit, je suis passionné de pêche, et depuis 8 ans je pratique la pêche à la mouche, principalement la nymphe à vue. J’ai assez rapidement commencé à voyager car la Suisse n’est pas le meilleur pays pour la PALM où le no-kill n’est pas autorisé, donc départ pour la France ou l’Italie assez régulièrement avec des amis.

Depuis mes 15 ans, je me suis dit que je voudrais aller en NZ une fois dans ma vie pour voir si les vidéos « c’est du bidon » ou si tout ça existe réellement.

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Dès le milieu de mon apprentissage de laborantin en biologie, je prévois de partir l’hiver qui suit en Nouvelle-Zélande. Je n’ai pas beaucoup d’informations sur ce pays et j’essaie comme je peux de trouver des infos que ce soit sur des forums néo-zélandais, par Facebook, ainsi que dans des livres. Ce qui m’intéresse le plus, ce sont les trophées appelés « double figure » (truite de plus de 10 pounds, 4,5kg). Des farios énormes à faire en NAV dans des paysages de rêve, isolé de toute trace de vie humaine. WOOOW le paradis quoi!

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Le départ arrive, j’ai réussi à économiser ce qu’il me faut en travaillant 5 mois après mon apprentissage. J’ai à peine 18 ans, ça fait deux mois que j’ai mon permis de conduire, je ne sais pas dans quel monde je me lance. Me retrouver seul face à moi-même pendant 3 mois ne va pas être facile, lâcher ma famille, ma copine, mes amis, mon confort… Tout cela me « fout un peu les boules », mais mon rêve se rapproche. Mon matériel est prêt, les boîtes bien remplies, la motivation au maximum.

Le 7 janvier 2014, je décolle pour Christchurch (IDS – Ile du sud) en passant par Singapour. J’arrive là-bas fatigué, sans savoir où dormir. Tous ce que je voulais c’était me barrer de cette ville et partir avec un van dans les fins fonds de ces vallées perdues. Je me trouve un van (les papiers se font rapidement), un permis de pêche et pars pour l’aventure. Le centre de Christchurch n’a pas était le plus facile pour commencer la conduite à gauche, mais je m’y suis assez rapidement fait.

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L’Aventure débute enfin. Je commence par vouloir essayer toutes les rivières que je vois et qui me plaisent. Je fais dès mes premières sorties de quelques heures des poissons dans chacune d’elles, mais il ne s’agit pas de ce que je cherche. Je replonge dans mes cartes, google maps, les quelques infos que j’ai trouvées, reçues ou lues et me lance dans la traque de ces fameux monstres d’eau douce. Très vite je me rends compte que c’est une autre histoire. Sur ces rivières il faut marcher énormément, bien observer et il ne faut faire aucune erreur. Ce n’est pas une pêche aussi facile que dans les vidéos, car il faut avoir un sacré mental pour remonter certaines rivières sur plusieurs jours à pied pour voir et peut-être essayer uniquement quelques poissons. Petit à petit, je me rends compte aussi que ces rivières ne sont pas si désertes que ça. Il y a fréquemment des passages d’hélicoptères avec des clients qui paient beaucoup (trop ?), pour un plaisir nettement moins grand que de découvrir tout seul ces spots et de se démerder. Je fais ma première double figure accompagné d’un guide rencontré la veille dans un camping. Il ne croyait pas que je pouvais faire des gros poissons avec de si petites nymphes en 14/100. Il avait également prévu d’aller explorer une rivière qu’il ne connaissait pas et j’avais le même programme donc nous y sommes allés ensemble. Il ne connaissait pas bien la pêche à vue et ne comprenait pas comment je faisais. Ca me semblait pourtant si logique, mais ils n’ont pas la même façon que nous de pêcher ces Kiwis…

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Au fur et à mesure que les semaines passent, je commence à m’habituer à cette vie sans pour autant enlever ma motivation. Je commence à essayer des rivières dont je n’ai jamais entendu parler et qui ne sont inscrites nulle part. Des fois c’est le jackpot et souvent ce n’est pas pour rien qu’elles ne sont pas connues. J’essaie aussi de remonter des passages considérés comme impraticables par le Kent (livre avec infos sur la pêche en NZ). Je prends de plus en plus de risques, marche comme un malade et vis en harmonie avec cette belle nature. Le Saint Graal est atteint et je sors quelques unes de ces énormes truites. Elles sont si belles, si combatives, si malignes, il leur manque uniquement des zébrures et elles seraient parfaites.

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Une semaine a été bien moins facile que les autres. Je me suis fait cambrioler mon van pendant un treck, deux pneus qui me lâchent au milieu de nulle part et mon natel (ndlr : téléphone mobile) qui prend la flotte, tout ça la même semaine. Je me retrouve avec 20 dollars, le plein de mon van et quelques réserves de nourriture. Je dépense mes 20 derniers dollars en achetant ce qu’il me faut pour faire des crêpes ainsi que des billets à gratter (ils ne m’ont pas été utiles…). Ma carte de crédit a mis 2 semaines pour arriver… Heureusement j’ai fait la connaissance d’un couple suisse qui venait également pêcher en NZ pour 3 mois qui ont pu me donner un sacré coup de main (si vous tombez là-dessus, merci beaucoup à vous Bernard et Nadia).

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Mon trip arrive à son terme, j’essaie de faire le maximum de rivières que je voulais découvrir et marche énormément. Je laisse mon van à un gars qui le revendra plus tard en été pour moi dans un garage et je rentre.

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Je me réjouissais de retrouver ma vie ici, mais le retour fut terriblement dur. Même pour des petites choses comme se retrouver enfermé dans une chambre au réveil. Reprendre le train-train quotidien, mon chez moi que j’appréciais tant n’était finalement pas si bien que ça. La vallée du Rhône où j’habite, n’est pas aussi belle que dans mes souvenir, c’est uniquement une vallée détruite par la civilisation. Ce Rhône est endigué et tout sauf sauvage, mes rivières sont différentes, regorgent de truites modestes et sont envahies de pêcheurs. J’ai directement ressenti le besoin après quelques jours de repartir m’éloigner de mes proches qui m’accablaient de questions. Je n’avais pas envie de dévoiler tous ce que j’avais vécu là bas. A ce moment-là c’était encore mon trip, mon histoire et j’avais juste une envie me « télétransporter » dans le bush de NZ. Je suis donc parti faire un petit séjour de pêche en France dans l’Ain, le Doubs et la Loue pour retrouver ces belles zébrées qui m’avaient un peu manqué ainsi que pour reprendre doucement ma vie ici.

Voilà bientôt un an que je suis revenu, et je n’ai qu’une seul envie c’est d’y retourner. Avec un peu de chance ça sera dans pas trop longtemps 😉

J’ai fait un petit montage avec les vidéos et photos que j’ai prises pendant mon trip. J’espère que vous apprécierez et que je vous ai un peu emmené dans mon voyage.

Luc

 

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